Histoire de la Citroën 2CV

À sa sortie, qui aurait parié que la 2CV allait devenir la voiture la plus populaire auprès des Français ? Moi-même je ne trouve pas la deudeuche comme étant la voiture la plus esthétique jamais construite. Pourtant comme de nombreux collectionneurs et passionnés cette voiture est pour moi tout simplement irrésistible et je suis sous le charme de ce mythe. Je vais essayer de retracer son histoire dans cet article.

Des débuts un peu tortueux

Dans notre famille, la passion pour les 2CV s’est transmise de génération en génération. Mon grand-père ne jurait que par cette voiture et mon père en garde une précieusement dans son garage. Une deuche encore en parfait état conduite seulement pour les grandes occasions. Ainsi depuis mon enfance, je connais déjà par coeur l’histoire de cette légendaire voiture fabriquée par Citroën. Pour cause, mon grand-père nous parlait souvent de cette journée du 7 octobre 1948 où le tout premier modèle de 2CV a été présenté au grand public.

C’était lors de la cinquantième édition du Salon de l’Automobile. L’évènement s’est déroulé au Grand Palais, dans la capitale en présence de Vincent Auriol, le président de la France de cette époque. En comparaison des autres modèles de voiture de cette année là, ce nouvel opus de Citroën se distinguera surtout pour son coût d’entretien très économique et sa très faible consommation en essence de 3 litres aux 100 kilomètres. Et concernant les caractéristiques techniques de cette première deudeuche, si j’ai bon mémoire, fonctionnant avec une traction avant, la petite voiture est dotée d’une boîte à trois vitesses et peut atteindre la vitesse maximale de 60 kilomètres à l’heure.

À sa présentation, le prototype avait reçu un accueil mitigé et était alors très critiqué par l’ensemble des journalistes spécialistes de l’automobile. Nombreux d’entre eux étaient certains que la nouvelle voiture de Citroën n’allait pas rencontrer un fort succès auprès des Français. Et cela malgré sa suspension révolutionnaire. Pourtant, contrairement à toutes les prévisions, dès sa commercialisation dans les années cinquante, le concept TPV ou Toute petite voiture est adopté par tous.

Petite chronologie

Le 2CV n’est connu du grand public qu’à la fin des années cinquante. Treize longues années ont été cependant nécessaires au constructeur automobile pour faire aboutir ce projet. Tout commence en 1935, lorsque Michelin, le géant français du pneumatique devient le propriétaire de Citroën. C’est Pierre Jules Boulanger, alors aux commandes de la firme, qui a eu l’idée révolutionnaire de fabriquer une voiture à la fois bon marché et économique. Pour définir les caractéristiques de la 2CV, la firme se base alors sur une enquête auparavant menée sur une catégorie de population déterminée.

Une fois le cahier des charges défini, la conception peut enfin commencer. Et pour s’assurer de la réussite du projet, Pierre Jules Boulanger s’entoure alors des meilleurs ingénieurs du moment que sont l’italien Flaminio Bertoni et le français André Lefebvre. Un premier prototype sort des ateliers de Citroën en 1937, mais ce dernier est qualifié de dangereux pour la conduite. Un an plus tard, suite à des modifications et des ajustements, vingt nouveaux exemplaires sont testés sur les pistes de l’hippodrome de la Ferté-Vidame.

Ici l’objectif de Citroën est de dévoiler sa dernière nouveauté au Salon de l’Automobile de 1939, mais les essais sont loin d’être concluants. Malheureusement avec la deuxième guerre mondiale, mais surtout à cause de l’occupation allemande, le projet de Pierre Jules Boulanger est au ralenti. Les travaux ne seront repris qu’en 1945. Et lors des essais en 1946, toujours à la Ferté-Vidame, la 2CV tournera avec un moteur bicylindre de 375 cm3. Autrement, la suspension ne sera vraiment au point qu’en 1947.

Les évolutions de la 2CV

La production de la deudeuche débutera au milieu de l’année 1949. Toutefois, pour cause de pénurie d’acier, Citroën ne peut fabriquer que 4 voitures par jour. Mais les délais de fabrication sont très aussi très longs puisque les propriétaires doivent attendre minimum trois à six années avant la livraison de leurs véhicules. Néanmoins, pour cette première production, près de 876 deudeuches sont sorties de l’usine de Citroën. Ce seront alors des modèles uniques de couleur grise.

Et pour faire face aux nombreuses commandes dues à l’engouement croissant pour sa 2CV, le constructeur améliore sa production avec 6 200 voitures vendues en 1950. Bref une moyenne de 400 unités par jour. Ce chiffre passe à 232 551 en 1961. Le constructeur automobile n’arrêtera la fabrication de la deuche que dans les années quatre-vingt-dix, plus précisément le 27 juillet 1990.

En 1951, Citroën sort la version fourgonnette de la deuche. Communément appelée 2CV Van, cette série se démarquera de par ses roues ivoire et sa carrosserie noire. Suivra en 1955 la série AZ, ainsi que les AZLP en 1957 et les Sahara en 1958. Mais mes modèles préférés restent les Charleston. Lancée dans les années quatre-vingt, cette série contentera une clientèle plus jeune. Fabriquées au départ en édition limitée, les 2CV Charleston s’inspirent des années vingt et trente. Ces dernières sont facilement reconnaissables grâce à leur robe noire et rouge delage. En 1982, la Charleston se déclinera également en jaune et en noir, sinon en gris nocturne et en gris cormoran en 1983.

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